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mardi 10 septembre 2013

Evasion fiscale, le hold-up du siècle.


"Imaginez un monde dans lequel vous pourriez choisir de payer ou non des impôts tout en continuant de bénéficier de services publics de qualité (santé, éducation, sécurité, transport...) payés par les autres. 

Ce monde existe : c'est le nôtre."

Voici la phase choc qui introduit, sur le site d'ARTE l'extraordinaire reportage du journaliste Xavier Harel diffusé ce soir sur la chaîne : Evasion fiscale, le hold-up du siècle. 

De Jersey aux îles Caïmans, du Delaware à la Suisse, de Paris à Londres, le reportage nous emmène dans les zones grises de l'économie mondiale, dans tous ces lieux qui servent à ce que les financiers appellent cyniquement "l'optimisation fiscale". A quoi servent-ils donc ces paradis fiscaux, leurs trusts et leurs banques ? A faire échapper 20 000 à 30 000 milliards de dollars aux législations fiscales de tous les pays du monde. Soit l'équivalent des 2/3 de la dette mondiale. 

Xavier Harel lève le voile et démonte les mécanismes de ces pratiques scandaleuses, qui font parfois sourire : où l'on découvre par exemple que Jersey est le 1er importateur de banane au Royaume Uni... sans que jamais une seule banane ne soit récoltée et même ne transite par cette île. Mais si l'on rit, c'est plutôt jaune !

De gérants de trusts écrans, en armateur grec, de pdt de cabinets de conseils en pdg de grandes banques, on découvre le cynisme, l'amoralité, la cupidité sans limite de tous ceux qui ont mis en place et font fonctionner un système qui permet aux plus grandes multinationales et aux plus grandes fortunes de la planète d'échapper en quasi totalité à l'impôt. Tout cela grâce à des montages aussi complexes qu'opaques, réalisés par de as de la finance et des experts en droit des sociétés. Ces gens poussent le cynisme jusqu'à s'auto-congratuler lors de cérémonies de remise de prix annuelles : chaque année sont récompensés les meilleurs "optimiseurs" fiscaux... comprenez des gens dont le métier est d'aider les plus grandes fortunes et multinationales d'échapper à l'impôt partout où elles gagnent leur argent et partout où elles produisent. Absolument sidérant !

Mais quelles conséquences pour nous ? N'y a-t-il aucun lien avec la crise financière, la dette des états, les coupes sombres dans les budgets de santé, de retraite, d'éducation, d'infrastructures... ? Pour répondre à cette question il suffit de relire la phrase d'introduction...

Ce documentaire est d'ores et déjà re-visionnable sur le site d'Arte pendant 7 jours, où depuis ici-même : 


dimanche 26 mai 2013

"Alias Caracalla" : Un téléfilm sur le secrétaire de Jean Moulin pendant l'occupation


Hier était diffusé par France 3, le 1er épisode d'un téléfilm en deux parties : Alias Caracalla, au coeur de la résistance Française.


Il s'agit d'une oeuvre adaptée du livre du même nom, ou plutôt de l'énorme pavé, publié en 2009 par Daniel Cordier. 

Aujourd'hui agé de 92 ans, il a été pendant 1 an, entre 1942 et 1943,  le secrétaire particulier de celui qu'il connaissait sous le nom de "Rex" et dont il n'a appris la véritable identité qu'après la guerre : Jean Moulin.

Dans ce téléfilm on apprécie les immenses difficultés de la mission de Jean Moulin dans cette France d'occupation, qui était d'unifier les différents mouvements de Résistance sous l'autorité du Général De Gaulle et qui aboutit à la création, le 27 mai 1943 du Conseil National de la Résistance... quelques jours avant son arrestation à Calluire.

Ce téléfilm à l'immense mérite de montrer combien les opinions et idéaux de ceux qui s'engagent dans le combat contre l'occupation, sont différents, voire opposés. En témoigne une scène du premier épisode diffusée hier soir : Cordier est à Londres en 1941, et dîne en compagnie de jeunes gens qui comme lui ont intégré les FFL. Un dialogue houleux oppose Cordier, qui fait l'éloge de Charles Maurras (chef de L'Action Française, ligue d'extrême droite, ouvertement antisémite) et espère nettoyer la France d'après-guerre de la "fange rouge" et du Front Populaire qu'il juge responsable de la défaite et certains de ses camarades, socialistes et communistes, dont Stéphane Hessel, fils d'une famille juive allemande...

Il montre également dans le seconde épisode une véritable guerre des chefs, assez peu glorieuse il faut bien le dire, entre les différents chefs de réseau comme Combat ou Libération. On en vient à se demander parfois si certains, trop préoccupés par ces dissensions internes, n'oubliaient pas le but commun : lutter contre l'occupation... Mais je vous l'accorde, ce genre de propos est facile à tenir en 2013 devant un clavier, dans la sécurité et le confort de son "sweet home"... En tous cas cela donne envie de lire le livre de Cordier.

Je ne saurai trop conseiller à mes élèves de première de voir la suite du téléfilm ce soir, dimanche 26 mai, dans l'optique du cours que nous sommes en train de faire sur l'idée de République qui survit dans la résistance Française. Histoire de relativiser et d'étoffer un peu ce que nous ferons en classe. 

Ce conseil est valable d'ailleurs pour toutes les classes. Cela ne peut pas vous faire de mal.

En attendant, vous pouvez lire cet article sur Daniel Cordier, qui présente une interview de ce sacré personnage, toujours alerte malgré le grand âge, ou bien celui-ci qui présente le téléfilm.



Vous pouvez aussi revoir pendant une semaine le premier épisode ICI ... et le 2e épisode ICI

Ou bien regarder ces deux reportages de France 3 présentant le film :