jeudi 29 mars 2012

Herman Rauschning : "Hitler m'a dit"

En réponse à une question de l'une d'entre vous, voici quelques mots à propos de cet ouvrage.

La 4e de couverture de l'édition de 2005 :
Publié en 1939 comme un avertissement et un cri d'alarme, ce livre est un document d'histoire d'un intérêt capital, bien plus important pour la compréhension du nazisme que le très officiel Mein Kampf. C'est un Hitler en liberté qui se livre ici : à la fois politicien retors et visionnaire titubant, messianique et sentimental, fasciné par l'abîme qui le délivrera de son fardeau d'anxiété. Membre du parti nazi de 1926 à 1934, Hermann Rauschning a su comprendre, avec la prescience d'un compagnon de route désabusé, ce que tant de contemporains se sont obstinés à ignorer : la dynamique de l'une des pulsions révolutionnaires les plus puissantes et les plus destructrices de notre siècle. 

Si vous faites des recherches sur cet ouvrage, vous tomberez peut-être sur des sites parlant des "fausses confessions" d'Herman Rauschning. Pour ce que j'ai pu en voir, il s'agit de sites révisionnistes, citant un chercheur suisse, Wolfgang Hänel et une revue intitulée Journal of Historical Review connue pour leurs idées révisionnistes voire négationnistes.  Cette revue par exemple cite abondamment Robert Faurisson, "professeur" d'histoire qui a été plusieurs fois condamnés pour propos et publications négationnistes. Il a notamment nié l'existence des chambres à gaz et plus généralement nié l'existence du génocide.

Voici ce qu'on peut trouver sur la page wikipedia : 
Dans une « Note de l'éditeur » précédant la réédition française de 2005 de Hitler m'a dit8, on lit : « Après avoir fait longtemps figure de source privilégiée pour la compréhension d'Hitler et de sa doctrine, l'ouvrage de Rauschning a été contesté par de nombreux historiens, qui en ont suspecté l'authenticité. (...) Mais la plupart des historiens continuent d'estimer qu'il s'agit d'une source importante, Rauschning ayant rassemblé et compilé des propos et des écrits d'Hitler lui-même. »
Il semble donc que, dans certains cas au moins, Rauschning ait prétendu mensongèrement tenir de la bouche d'Hitler des propos qui provenaient en réalité d'écrits d'Hitler. Le livre de Rauschning vaut donc ce que valent les écrits d'hitler : des sources de 1ere importance.

mardi 13 mars 2012

Mon meilleur ennemi


Un petit avant goût du film que nous irons voir le 22 mars au festival Itinérances d'Alès : Mon meilleur ennemi, film américain de Kevin McDonald réalisé en 2007.

Le film retrace l'itinéraire de Klaus Barbie, responsable de la Gestapo de Lyon durant l'occupation, depuis la fin de la guerre en France quand les services de renseignements américains le récupèrent, jusqu'à la Bolivie où il se met au service de la dictature militaire dans les années 1960 et jusqu'à son procès en France en 1987. 

Pour plus de précisions, si cela vous intéresse, un lien vers un dossier pédagogique très complet en cliquant sur l'affiche du film.

Ce film illustre le cours sur la dénazification en montrant à quel point elle a pu être partielle et aussi que les grandes puissances, au service de leurs intérêts pratiquent une "relapolitik" qui se soucis parfois assez peu de morale...



PyongYang, par Guy Delisle


    Toujours sur le thème des totalitarismes, je vous invite, par BD interposée à une petite balade dans Pyongyang, capitale de la République Populaire de Corée (Corée du Nord), surement le pays le plus fermé du monde... en tout état de cause un modèle de totalitarisme, tel que même Georges Orwell n'en aurait pas rêvé. Vous y suivrez ainsi Guy Delisle, dessinateur québécois et superviseur pour des studios d'animation dont la réalisation des productions est délocalisée en Europe de l'Est ou en Asie. C'est pour ce travail qu'il se retrouve pendant deux mois à Pyongyang. Abasourdis par ce qu'il y découvre d'absurdités, il a l'idée de réaliser cette BD de reportage, qui a d'autant plus de valeur que les témoignages sur ce pays vu de l'intérieur ne sont pas légion. (le livre est disponible au CDI du lycée !)


     La BD se trouve particulièrement adaptée au contenu, tant dans ce pays tout parait caricatural et se prête allègrement à l'ironie et au sourire : Son aéroport sans lumière, ses hôtels de cinquante étages où seul le quinzième est éclairé, ses photos de Kim Il-Sung et de Kim Jong-Il placardées un peu partout, ses stations de métro à l’éclairage « digne de Las Vegas » dans une ville « sans assez d’électricité pour alimenter ses feux de signalisation », sa montagne défigurée par le nom de Kim Il-Sung peint sur sa paroi rocheuse...

     Mais ne nous y trompons pas, derrière ce portrait cocasse, faussement naïf où l'auteur semble jouer le Persan de Montesquieu en se demandant "mais comment peut-on être coréen?" (du Nord), il s'agit aussi d'une dénonciation assez virulente de l'absurdité et de l'anachronisme d'un tel pays,  où l’alimentation est rationnée en fonction de l’utilité de chacun au régime, où l’aide alimentaire est détournée au profit des dirigeants et où la population soumise à une terreur quotidienne vit sous la menace de l'internement en camp de rééducation... Ne serait-ce que pour avoir parlé à un étranger.


  Si l'auteur vous intéresse, sachez que d'autres de ces voyages à travers le monde ont aussi donné lieu à des albums autobiographiques : Schenzhen (2000), Chroniques birmanes (2007), et tout récemment Chroniques de Jérusalem (2011).   

samedi 10 mars 2012

La vie des autres



En complément du cours sur les totalitarismes, ce film magistralement construit et interprété qui rend compte de l'espionnage systématique des citoyens est-allemands par la police politique de la RDA : la Stasi. Basé sur les archives de la stasi saisies par la CIA en 1989 et rendues publiques en 2003. Mais plus qu'un film historique c'est une histoire d'hommes et de femmes pris dans une réalité qu'ils combattent ou qu'ils acceptent, mais qui ne leur fait pas perdre, pour certains en tous cas, toute leur humanité.

Pour se mettre dans l'ambiance, un extrait de la critique parue dans le magazine Télérama :

"Quel tour de force Florian Henckel von Donnersmarck a-t-il donc accompli ? On en a une idée dès l'ouverture de son film, magistrale. Un cours donné par un officier de la Stasi, la police politique de la RDA, à Berlin-Est, en 1984. Gerd Wiesler enseigne les méthodes qui permettent de prendre possession d'un être humain, comme on forcerait la porte d'un coffre-fort, pour lui arracher tout ce qu'il cache derrière ses mensonges, ses mines d'innocent. Avec Wiesler, les lâches qui comptent fuir à l'Ouest doivent tomber le masque, immanquablement percés à jour. Simple affaire de savoir-faire. En quelques minutes, tout est là : l'atmosphère d'un pays, la peur de ceux qui y vivent, leur fragilité face à un pouvoir tenu par de véritables techniciens de l'oppression. D'emblée aussi, un personnage fascinant s'impose : Wiesler, l'instrument parfait du régime, dont les yeux perçants et froids sont un étau."
La suite de l'article : ICI






Le lycée Jacques Prévert...


Présentation Lycée Jacques Prévert from sonny cappa on Vimeo.

jeudi 8 mars 2012

Land and Freedom






Un jeune anglais membre du PC part pour l’Espagne pour lutter contre le franquisme par idéal, il rejoint les brigades internationales qui avec les troupes républicaines espagnoles combattent l’armée franquiste. 
Ce film permet notamment de  voir à l’œuvre les dissensions entre communistes staliniens, (PCE) communistes trotskistes (POUM), anarchistes (CNT), socialistes qui luttent contre le franquisme mais aussi entre eux : ils n’ont pas la même idée politique de ce que doit être l’Espagne d’après, et le contexte international est peu favorable à une aide massive au camp républicain...
Une scène clé du film : après la reprise d’un village par les brigadistes, une discussion s'engage dans une salle commune sur le bien fondé ou non de débuter dès à présent la mise en commun des terres et des biens… ceux qui n’ont rien sont d’accord, ceux qui ont quelques terres ne voient pas pourquoi ils les partageraient…





Une interview de Ken Loach, réalisateur du film Land and Freedom dont l'action se déroule pendant la guerre d'Espagne : une leçon d'histoire par un des plus grands cinéastes européens. Son engagement et son militantisme très à gauche, n'empêche pas de faire des films poignants et justes desquels on ressort le coeur serré mais avec l'espoir qu'un monde meilleur est possible...



Entretien avec Ken Loach par CinemaMonAmour

jeudi 1 mars 2012

Les trois petits cochons au service de l'effort de guerre

Blitz wolf, de Tex Avery est un délice de cartoon de 1942, réalisé pour justifier l'entrée en guerre des Etats-Unis contre l'Allemagne nazie. 

Celui des trois qui se bâtit sa maison en pierre (et avec des canons tout autour) fait la leçon à ses deux frères trop naïfs qui ont cru aux promesses du grand méchant loup, et sa drôle de petite moustache sous le nez... 

 La caricature qui est la règle du genre, la croix gammée représentée sous forme de saucisses (de Francfort bien sur) entrecroisées, est parfois prémonitoire : la destruction du Japon par un gigantesque canon préfigure les bombardements atomiques... 

 Et bien sur les trois petits cochons l'emportent grâce à une "secret weapon" fabriquée avec les "défense bond" ce qui est un appel à la population à souscrire aux emprunts pour l'effort de guerre. 

 C'est en Anglais, mais aisément compréhensible !

 

La Crise de Cuba, un reportage de la chaîne Historia

Une excellente façon de comprendre la crise de Cuba en 3/4 d'heure et 3 épisodes
La Guerre Froide - 10 De 24 - Cuba, 1959 - 1962... par barbarius_76600
La Guerre Froide - 10 De 24 - Cuba, 1959 - 1962... par barbarius_76600
La Guerre Froide - 10 De 24 - Cuba, 1959 - 1962... par barbarius_76600